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submitted 1 week ago* (last edited 1 week ago) by [email protected] to c/[email protected]

Hier soir, je lisais tranquillement Dracula de Bram Stoker en VO, en écoutant de la musique klezmer sur ma TSF grésillante. J'essayais de rattraper mon retard sur le club de lecture de la communauté [email protected] (après avoir été racolée par @[email protected]).

Je suis tombée sur l'expression to spin a yarn, qui veut dire raconter une longue histoire. Je me suis donc mise à réfléchir à toutes ces expressions littéraires qui "filent la métaphore" du textile.

En anglais l'expression to spin a yarn viendrait des marins, qui racontaient des histoires pendant qu'ils filaient la laine.

J'ai également trouvé :

  • to weave a tale : raconter une histoire, pas forcément véridique, mais divertissante.
  • "Thought is a thread, and the raconteur is a spinner of yarns — but the true storyteller, the poet, is a weaver"

Il est intéressant de noter que le mot "texte" vienne du latin textus qui veut dire tissu, trame.

D'ailleurs, en français, ne dit-on pas tisser la trame d'un texte ?

Le papier lui-même, fait de fibres végétales, a une trame (pensez notamment aux papiers vergés, dont on voit très bien la trame).

J'ai ensuite pensé à l'expression : "broder" sur un sujet...


En bref, je vous propose de lister ici toutes les expressions et métaphores littéraires autour du textile. Toutes les langues sont les bienvenues.

Je ping [email protected] si cela les intéresse de participer !

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[-] [email protected] 4 points 1 week ago

Faire la navette. Battre à plate(s) couture(s).

[-] [email protected] 1 points 1 week ago

J'avais jamais pensé à faire la navette...pour moi c'était les bateaux-bus dans un port ou les bus navettes...

[-] [email protected] 2 points 1 week ago* (last edited 1 week ago)

Sauf erreur de ma part, ces modes de transports sont justement appelés des « navettes » parce qu’ils effectuent des va-et-vient incessants entre deux lieux, comme la navette d’un métier à tisser. (Et puisque la navette des tisserands tient son nom de sa forme qui rappelle un bateau, il y a pour les bateaux-bus un retour aux sources assez amusant.)

Il me semble que l’expression « faire la navette » (on disait aussi « jouer de la navette » à une époque) est plus ancienne que la pratique d’utiliser directement le substantif « navette » pour désigner un mode de transport ou un véhicule. Voir les définitions du CNRTL et le Littré.


Edit : Le Littré mentionne aussi cette ancienne expression pour parler d’un bavard : « la langue lui va comme la navette d'un tisserand » — très pratique pour insulter quelqu’un discrètement en 2025.

[-] [email protected] 1 points 1 week ago* (last edited 1 week ago)

Pour battre à plate couture, le Littré dit :

À plate couture, loc. adv. En rabattant à plat les coutures qu'on frappe, et de là, figurément, battre une armée à plate couture, la défaire complétement.
"Il accourt tout hors d'haleine, et, après avoir respiré un peu : Voilà, s'écrie-t-il, une grande nouvelle, ils sont défaits à plate couture", La Bruyère, X.
"L'armée les battit à plate couture", Voltaire, Oreilles, 7.

Je ne comprends pas trop ce qu’on entend par « frapper » ou « battre » une couture.

[-] [email protected] 1 points 1 week ago

Pour moi (on demandera confirmation aux experts de la couture), c'est parce que le tissu peut être très raide. Donc pour l'assouplir, on le bat avec des lattes de bois. Comme on disait "battre le linge" au lavoir. On dit aussi "rabattre les coutures".

Ah voilà, Projet Voltaire explique :

Il faut remonter au XVe siècle pour voir apparaître l’expression sous sa forme initiale : « rompre à plate couture ». À l’époque, les tissus n’étaient pas aussi soyeux et aussi fins qu’aujourd’hui. Les étoffes étaient tellement raides que les coutures, boutonnières et ourlets, en raison de leur double épaisseur, incommodaient et boudinaient quiconque les portait. Les tailleurs avaient donc comme travail, en plus de leur savoir-faire en couture, de les rendre plus souples en les aplatissant. Pour ce faire, ils pouvaient utiliser l’ancêtre du fer à repasser : le carreau, ou bien utiliser une latte pour les marteler. On appelait cette technique : rabattre les coutures. Au XVIe siècle, en référence à cette pratique, arrive l’expression « rabattre la couture à quelqu’un », désignant le fait de frapper une personne violemment. Il faut ensuite se tourner vers le théâtre pour comprendre le succès de l’expression au siècle suivant. Dans les farces de l’époque, des scènes récurrentes faisaient le bonheur des spectateurs. L’une d’elles représentait un tailleur, venu frapper allégrement son client afin de rendre ses coutures moins apparentes. Le personnage était ainsi rossé, sans avoir rien demandé, sous prétexte qu’il fallait le rendre plus élégant. En définitive, la victoire écrasante du tailleur, reléguant son client en coulisse pour le reste de la pièce, a permis d’utiliser l’expression telle qu’on la connaît aujourd’hui.

this post was submitted on 26 May 2025
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