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Chemin de fer, trains, univers ferroviaire

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La CGT cheminots et SUD rail, qui appellent à la grève début mai, dénoncent le logiciel d'organisation des roulements et réclament une revalorisation des primes. Le groupe a réalisé un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros en 2024.

Le mois de mai s'annonce particulièrement tendu à la SNCF. Lundi, la CGT cheminots a appelé les agents de conduite à une « semaine noire en Île-de-France », à partir du 5 mai. Le premier syndicat du groupe ferroviaire veut notamment remettre à plat la prime de traction, alors que le groupe ferroviaire est parvenu à dégager 1,6 milliard d'euros de bénéfices l'an passé. « A priori, les négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2025 n'auront pas lieu. On nous renvoie à 2026 », dénonce Thierry Nier, secrétaire général de la CGT cheminots. Celui-ci entend ainsi arracher « un calendrier de négociations sous contrôle des cheminots et du rapport de force. Nous dénonçons le côté archaïque du calcul des primes, qui ne prend pas en compte les évolutions des métiers depuis cinquante ans. Par exemple, en Île-de-France, cet élément de rémunération ne prend pas en considération l'interopérabilité du réseau entre la SNCF et la RATP, avec des règles différentes. Cela est également valable pour les conducteurs transfrontaliers ».

Ainsi, la CGT cheminots propose une prime calculée en trois temps : un socle de base « garantissant la rémunération en cas d'arrêt maladie, d'inaptitude ou de baisse du plan de transports » ; le versement d'une prime de technicité en fonction du matériel roulant et l'instauration d'une prime production « variable en fonction de l'amplitude de travail et du travail de nuit ». Représentant autour de 25 % de la rémunération des cheminots, ces primes seraient ainsi revalorisées « de l'ordre de 20 à 25% pour les conducteurs de TER et de 5 à 10 % pour ceux des TGV et liquidables lors du départ en retraite », précise le cégétiste. En 2022, une pétition de la fédération CGT, appuyant ce projet de refonte, avait récolté les signatures de près de 50 % de l'effectif de conduite et des contrôleurs de la SNCF. Contactée, la SNCF Voyageurs assure que « la direction a reçu et dialogué avec toutes les organisations syndicales représentatives ». Et, à la suite des NAO de fin 2024, « il a été acté une augmentation des salaires en 2025 en moyenne de + 2,2 %, supérieure à l'inflation, donnée à + 1,5 % cette année ».

« L'entreprise restructure en permanence ses effectifs »

« La SNCF est l'entreprise ferroviaire la plus rentable d'Europe, avec 5,3 milliards de bénéfices cumulés sur trois ans. Cet argent n'est pas redistribué aux cheminots, alors que les taux de croissance des trafics ferroviaires explosent de 10 % », rétorque Fabien Villedieu (SUD rail). Son syndicat, qui réclame des hausses de primes d'au minimum 100 euros mensuels, appelle à l'action les agents des dépôts le 6 mai et les conducteurs le lendemain. Puis, en lien avec le collectif national des ASCT (agent du service commercial trains), les contrôleurs sont incités à faire grève du 9 au 11 mai. Ce collectif, né sur Facebook, était à l'initiative des mouvements très suivis de Noël 2022 et février 2024. Si, pour l'heure, les calendriers divergent, la CGT cheminots et SUD rail dénoncent d'une même voix les conséquences des nouveaux logiciels de déroulement des journées des conducteurs et contrôleurs, entrés en vigueur entre 2024 et 2025. « La SNCF maximise ses bénéfices en restructurant en permanence ses effectifs. Ces logiciels optimisent la gestion des corps de métier roulants mais pourrissent la vie de ces agents, insiste Fabien Villedieu. Les amplitudes horaires ont augmenté et les embauches et fin de journées sont modifiées constamment, avec des impacts sur la vie sociale et privée des cheminots. »

De son côté, la SNCF Voyageurs affirme que « des avancées ont été faites, concernant les conditions d'exercice du métier de chef de bord TGV : une réduction de 25 % des notifications reçues de la part de l'outil de gestion des commandes, une visibilité accrue sur les repos six mois à l'avance et non plus trois, un engagement de réponse en sept jours à toute demande de congés isolée ». Pas de quoi convaincre Thierry Nier : « L'opacité reste de mise et les promesses ne sont pas complètement tenues. » Le secrétaire général de la CGT cheminots rappelle que les cheminots sont « soumis à un contexte concurrentiel qui conduit à des logiques de productivité à tous crins, fortement ressenties chez les conducteurs et contrôleurs ». Et souligne que « le préavis déposé sur l'axe TGV Sud-Est du 6 au 10 mars, avec près de 75 % de grévistes sur la période chez les contrôleurs, était une première alerte qui n'a pas été entendue ». La CGT cheminots sera aussi partie prenante de la mobilisation interprofessionnelle, début juin, prévue par la confédération de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

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