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bonne (jlai.lu)
submitted 2 days ago by [email protected] to c/[email protected]

l'avenir à 15 ans s'écrit loin des lycées
parce qu'on est bonne à rien parce qu'on est bonne
qu'à ça
avec nos jupes trop courtes nos bottes trop hautes
nos résilles trop trouées nos cils trop longs
un tas de trucs en trop
un tas de trucs en trop qui se battent dans la tête pendant qu'on ne fait rien
qu'attendre que ça passe
un tas de truc en creux qu'on cache entre les os quand il ne reste que ça
mais que ça c'est à nous
on attend que ça passe
parce que tout passe
les lèvres bleues
les yeux cernés de noir pensées cernées de psy qui ne voient que les os
et pas ce qu'il y a entre
parce que ça c'est à nous

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submitted 6 days ago* (last edited 6 days ago) by [email protected] to c/[email protected]

On n'a pas su pour le langage
on n'a pas su.

Les phrases nous coupent
la langue
parler nous brûle
sur les lèvres.
On n'a pas su admettre
que c'est lui qui nous tient

nous longe le corps
nous roule
nous pénètre.
On n'a pas su
en accueillir la chair
et le laisse un peu
en faire la peau:
du cœur.

Extrait de "Mon corps est un texte impossible".

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Entre (jlai.lu)
submitted 1 week ago by [email protected] to c/[email protected]

C'est être debout entre deux portes.

arrière couloir tamisé
le costume noir chemise blanche
pas gris, ni beige, ni bleu foncé
Noir textile est la couleur du service serviteur
des contrats de travail un jour ou deux renouvelés

Au fond d'un couloir vide
j'ai déplacé une chaise
et attendu entre deux horaires,
dans la lumière interstice
ma chemise blanche aux boutons nacrés
que quelque chose perce en silence.

Nouvelle place, nouveaux vêtements
si tu fais ça chez toi
une chaise entre deux portes
Le monde n'a jamais été regardé de cette manière.

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submitted 1 week ago* (last edited 1 week ago) by [email protected] to c/[email protected]

Dans les ruelles aux pavés rouges,
Où la sueur bâtit les matins,
Un cri s’élève, fort et farouche:
« À nous le pain, à nous demain ! »

Pas de trône au sommet des rêves,
Pas de prisons sous les drapeaux,
Juste des mains qui se relèvent,
Pour bâtir loin du vieux fardeau.

Et s’ils veulent qu’on reste dociles, seuls,
Farcis d’angoisses sous oppression,
Qu'ils sachent que même dans le linceul,
Nique le néant, persiste la subversion.

Quand l’avenir se fait poison,
Que chaque heure meurt sans témoin,
Partout résonnent les cris de rébellion,
L’insurrection y bat sans fin.

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Sans titre (jlai.lu)
submitted 2 weeks ago* (last edited 1 week ago) by [email protected] to c/[email protected]

Les souvenirs ont la couleur de nos yeux,
l’épaisseur des carreaux
Dans la forêt à 5 du mat’
des glapissements, des pleurs
(Nom) veut des résultats,
offre d’emploi raisonnable
entrepreneur de soi entrepreneur de soi
tu as cinq minutes pour convaincre,
sans pleurs.

La forêt est le contraire de la ville
Dans l’immeuble jaune, on fabriquait des abat-jours avec les sachets en papier kraft des commissions,
on disait la pauvreté est un jeu d’ingéniosité
la nuit on partait visiter des maisons vides.

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submitted 2 weeks ago* (last edited 2 weeks ago) by [email protected] to c/[email protected]

t'es dégueulasse t'es stupide tu sers à rien tous les matins t'as pas envie de te réveiller
mais tout ce qui compte c'est de savoir si t'entends des voix
t'entends le vent t'entends les chats t'entends même l'électricité qui court dans les murs dans tes mains
t'entends les appareils chanter t'entends les voitures dans la rue t'entends les voisins qui s'engueulent
t'entends la musique qu'existe pas
t'entends ton cœur t'entends tes os qui grincent avec le brouillard tombé sur la loire
mais tout ce qui compte c'est de savoir si t'entends des putain de voix
t'entends pas tes propres pensées y a pas de son y a des couleurs
y a pas de voix
sur ta peau des coulées de boue
sous tes yeux des ombres mouvantes qui ouvrent des gueules immenses
des chats qui se déforment des chats morts qui reviennent
dans ton nez des spectres d'odeurs
dans tes veines du goudron et tu cherches le sang vrai
et toujours pas de voix
tu flottes au-dessus du corps et il agit sans toi
t'es dans la toile des bruits du monde
qui t'éparpillent
tu t'y morcelles et le corps tout en bas
continue
t'es pas loin mais la porte est fermée
mais est-ce que tu entends des voix
DES VOIX DES VOIX
EST-CE QUE VOUS ENTENDEZ DES VOIX???
~peut-on hurler si fort que les psy gardent nos voix en acouphènes~

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submitted 2 weeks ago by [email protected] to c/[email protected]

Poésie

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