Edit : je ne sais pas si vous verrez ce qui suit, mais je ne pouvais pas ne pas répondre à vos commentaires.
Merci. Merci de m'avoir lu. Merci de vouloir m'aider. Merci de ne pas me laisser seul.
J'ai tout lu. J'ai répondu quand j'ai pu. Quand j'avais autre chose à dire que "Merci". Quand ça ne rejoignait pas une réponse à un autre commentaire.
Par rapport aux jours oĂč j'ai Ă©cris mon post, je me sens un peu mieux. C'est peut-ĂȘtre d'avoir Ă©cris. C'est peut-ĂȘtre de vous avoir lu. Je ne sais pas. Il y a des choses que j'aurai Ă©crit diffĂ©remment aujourd'hui.
Vous m'avez donner de la force. Des idées. Je vais essayer de m'en servir.
Certains commentaires m'ont beaucoup touchĂ©. Beaucoup. đ
Ă ceux parmi vous qui ne se sentent pas non plus au top : courage â€ïž
Avertissement : ce qui suit, en plus d'ĂȘtre long, n'est pas une lecture joyeuse. Si comme moi vous ĂȘtes au fond du trou, il serait peut-ĂȘtre mieux que vous passiez votre chemin.
Ăa fait quelques jours que j'ai dans la tĂȘte d'Ă©crire ce post. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas l'habitude d'Ă©crire. Ni de parler. Vraiment parler. Je n'en espĂšre rien. Peut-ĂȘtre que vider mon sac me fera du bien. Peut-ĂȘtre que pour une fois, parler Ă quelqu'un d'autre que moi mĂȘme, ça sera mieux. Je ne sais pas. On verra bien.
Depuis plusieurs mois je me sens déprimé. Plus que d'habitude. J'ai toujours eu des hauts et des bas. Comme tout le monde j'imagine. Mais là le bas devient la norme. J'ai eu la brillante idée de faire un bilan de ma vie et ça m'a mis au fond du trou. J'ai 35 ans et j'ai le sentiment d'avoir raté ma vie.
Professionnellement. J'ai fait de ma passion mon boulot. Sans vraiment m'en rendre compte. Je code depuis que je suis enfant. Depuis qu'on m'a offert un PC jouet VTech Ă NoĂ«l ou Ă mon anniversaire. C'est pareil pour moi. Je suis nĂ© dĂ©but janvier. J'avais moins de 10 ans. J'ai toujours aimĂ© coder. Naturellement quand j'ai dĂ» choisir ma voie pour mes Ă©tudes, je me suis dirigĂ© vers ce que j'aimais faire. C'Ă©tais aussi lĂ oĂč j'Ă©tais bon.
Je suis dev depuis maintenant 13 ans. J'aime toujours autant coder. Mais je me rends compte que dev est un bullshit job. Ăa ne sert Ă rien. Ou plutĂŽt on ne code jamais rien d'utile. Juste des idĂ©es Ă la con pour faire gagner plus de fric Ă des types qui en ont dĂ©jĂ trop. Putain que je suis aigri. Oui j'ai mis du temps pour comprendre le capitalisme. Je gagne bien ma vie, je ne devrais pas me plaindre. Ce mĂ©tier est ma passion, mais il n'apporte aucun sens Ă ma vie.
Personnellement. Je suis discret, timide et introverti. Je n'ai jamais compris comment les relations sociales fonctionnaient. Le type qui ne dit rien, qui ne parle que quand on lui pose une question, qui ne sais pas interrompre quelqu'un, qui est incapable d'avoir une conversation, c'est moi. Vous sentez venir la douille ?
Je suis fils unique. Hormis quelques annĂ©es de coloc pendant mes Ă©tudes et au dĂ©but de ma vie pro, j'ai toujours eu le sentiment d'ĂȘtre seul. J'avais des amis, certes, mais jamais des amis Ă qui se confier. Ă vrai dire j'ai jamais essayĂ©. Je ne sais pas comment on fait. J'ai grandi dans une famille oĂč on ne parle pas de ses sentiments. Alors je n'ai jamais parlĂ© des miens. Salut, ça va ? Horrible expression. Je n'ai jamais osĂ© dire non. Il se passe quoi si je dis non ?
Aujourd'hui je n'ai plus d'ami. Je n'ai jamais réussi à garder contact avec quelqu'un que je ne voyais pas tous les jours, à l'école ou au boulot. Pire, je n'ai pas voulu garder contact. La derniÚre fois que j'ai vu des amis d'école d'ingé, je savais que c'était la derniÚre fois. Je ne leur ai pas dit. Ah oui je suis lùche aussi. C'était la derniÚre fois car je n'avais rien à leur dire, car on n'avait plus rien en commun. Quoi de neuf ? Il n'y a rien de neuf. Je déteste cette question. Chacun à sa vie. Plus ou moins heureuse. Je n'en suis pas jaloux. En fait je m'en fous un peu de leurs vies. Putain je suis égoïste aussi. Je ne pense pas que je leur manque. Et j'ai beau me sentir seul, ils ne me manquent pas non plus.
Je n'arrive mĂȘme plus Ă tisser des liens quelconques au travail. Ă chaque fois que j'ai eu le courage d'aller Ă un afterwork je me suis senti seul. Vous vous ĂȘtes dĂ©jĂ senti seul sans physiquement l'ĂȘtre ? Quand tout le monde autour de vous semble s'amuser et que vous vous avez le regard dans le vide ? C'est horrible. En plus je suis le gars qui ne bois plus. Oui je suis chiant. Et je suis trop timide pour partir avant la fin de la soirĂ©e. C'est un enfer ces afterworks alors j'y vais plus.
C'est pareil avec une partie de ma famille. Ceux avec qui je ne me suis jamais senti proche. La famille du cÎté de mon pÚre. Ils sont gentils et font des cousinades tous les ans. Ils sont trop. 9 cousins dont je suis le plus jeune. Ils ont tous partenaire et enfants. 2 ou 3 jours avec ce sentiment de solitude au milieu d'eux... Je n'ai plus le courage d'y aller non plus. Cet été je vais à un mariage. Je n'ai pas su dire non à ma mÚre qui a insisté. J'en fais déjà des crises d'angoisse.
Vous voulez savoir à quel point je suis timide ? Sur Twitch je regarde mais ne chat pas. J'ai rejoins le Matrix de Jlai.lu il y a quelques mois. Je lis ce qu'il s'y dit. Mais je n'ai jamais rien dit. De quoi j'ai peur ? Je ne sais pas. Vous avez l'air gentils. Je n'ose pas. Je n'ai rien à dire de toutes façons. Je n'utilise pas mon compte Lemmy habituel pour ce post. Si vous lisez tout, vous saurez qui je suis véritablement et vous n'avez pas besoin de mon identité. Mais les plus perspicaces devraient pouvoir deviner mon vrai compte. J'ai laissé des pistes. Je ne sais pas pourquoi.
Je ne comprends rien aux relations. Peut-ĂȘtre que j'ai rencontrĂ© des femmes qui s'intĂ©ressaient Ă moi mais je ne l'ai jamais su. Il me faut des sous-titres pour comprendre ce genre de choses. Jamais je ne ferai le premier pas. Je ne peux pas. Juste ĂȘtre attirĂ© par quelqu'un, que ce soit rĂ©ciproque, s'enlacer, se parler. J'aimerai tellement connaitre ça.
J'ai toujours eu le sentiment d'ĂȘtre seul et jusqu'Ă peu j'Ă©tais OK avec ça. Ăa ne me dĂ©rangeait pas. J'aimais ça mĂȘme. Je menais ma petite vie, pas incroyable mais suffisante. Je travail, mes seules sorties c'est le cinĂ©ma, sinon c'est films, sĂ©ries, streams Twitch, jeux vidĂ©os et livres. Ma vie quotidienne rĂ©sumĂ©e en une phrase. Quelle tristesse. Rien cĂŽtĂ© privĂ© n'apporte de sens non plus Ă ma vie.
Je rĂ©colte ce que j'ai semĂ©. J'ai ratĂ© ma vie. Pire, j'ai le sentiment qu'il est trop tard pour y faire quoique ce soit. Comment rencontrer des personnes quand on s'intĂ©resse pas aux autres ? Je me suis demandĂ© qui je trouvais attirante dans les personnes que je croisais. Ne vous trompez pas, je ne parle pas de reluquer toutes les femmes que je croise pour les noter et m'imaginer des trucs chelou. Juste m'imaginer que si quelqu'un Ă©tait attirĂ© par moi, est-ce que je pourrais l'ĂȘtre en retour. Je me suis dĂ©goutĂ© tout seul. Ă tel point que je pense que jamais je ne connaitrai de relation, peu importe la forme, avec une femme. ArrivĂ© Ă cette conclusion j'ai commencĂ© Ă pleurer. Je rentrais du travail. J'Ă©tais dans le RER A.
Je n'ai jamais pleurĂ©. Pas mĂȘme quand j'ai perdu des proches. Je ne sais pas pourquoi. Je me suis toujours considĂ©rĂ© comme une coquille vide, sans Ă©motion, intĂ©ressĂ© par rien. Un robot. MĂȘme si en vieillissant, je sais que c'est de moins en moins vrai. De plus en plus de films ou livres arrivent Ă me faire ressentir quelque chose. Ă m'humidifier les yeux. Lion. A man called Otto. Mais ça reste rare. Maintenant, Ă chaque fois que je repense Ă ce bilan, je pleure. Ăa na pas Ă©tĂ© facile d'Ă©crire tout ça. Je me suis dessĂ©chĂ©.
Vous vous souvenez de la derniÚre fois que vous avez été heureux ? Pas moi. Je sais que je l'ai été. Il y a longtemps. Mais je ne m'en souviens plus. Je ne sais plus ce que ça fait. Je suis une coquille pleine d'eau. Une robot triste.
Films, sĂ©ries et livres me permettent de m'Ă©chapper, de me distraire. Mais pas que. C'est lĂ que ça devient bizarre. Enfant le soir en me couchant, je me racontais des histoires. Pas en lisant. Pas avec des mots. En fermant les yeux et en m'imaginant vivre des aventures. InspirĂ© de ce que j'avais lu et vu. Et parfois de ma vie rĂ©elle. J'ai longtemps gardĂ© cette habitude. PassĂ© mes 25 ans, j'ai petit Ă petit arrĂȘtĂ©, je ne sais pas pourquoi. J'ai dis longtemps.
Ces histoires ont Ă©voluĂ©es avec mon Ăąge. Elles sont devenues plus adultes. Plus rĂ©alistes aussi. Avec plus de mise en scĂšne, comme des films. Mais le principe est toujours le mĂȘme. Je suis le personnage principal. Mais je ne suis pas moi. Je suis celui que j'aimerais ĂȘtre. Et que je ne serai jamais. Le contenu de ces histoires n'est pas important. Ăa dĂ©pend de ce que j'ai vu et lu. RĂ©cemment j'ai recommencĂ©. C'est le seul endroit oĂč je me sens vivant. Mais ce n'est qu'une illusion.
Je suis le seul responsable de ma situation. Je le sais. Mais je ne me sens pas capable de changer. Est-ce que c'est ça se sentir vieux ? Se rendre compte qu'on a loupé un train et qu'il n'y en aura pas d'autres ?
Je ne sais pas si quelqu'un aura le courage de lire ce putain de pavĂ©. Je ne l'aurai pas eu. J'ai essayĂ© d'organiser mes pensĂ©es pour rendre ça un peu plus digeste mais c'est pas trĂšs rĂ©ussi. J'ai surement oubliĂ© des trucs, mais l'important y est. Ce que j'ai dis ici, je ne l'ai jamais dis Ă quelqu'un. Dis et pas Ă©cris, car j'ai essayĂ© de formuler ça comme si je vous parlais directement. Un long monologue sur une scĂšne de théùtre et vous ĂȘtes le public. Terrifiante idĂ©e.
J'ai 35 ans et j'ai raté ma vie. Et vous il est comment votre week-end ?
PS : N'ayez crainte, je ne vais pas faire de connerie. Je ne peux pas faire ça à mes parents.